Comté de Nice : deux Monuments aux Morts “pacifistes”
Le 11 novembre, jour de fête nationale, commémore la fin des sanglants combats de la Première Guerre Mondiale, "ce jour béni où toutes les églises de France et de Navarre carillonnèrent en même temps pour annoncer l'Armistice"... Jour de fête, peut-être, mais surtout jour de recueillement pour honorer la mémoire des millions d'hommes qui laissèrent leur vie sur les champs de bataille. Journée de deuil, pourrait-on dire, pour des centaines de milliers de familles décapitées par quatre années d'horreur, jour de deuil pourrait-on ajouter, pour la France rurale en général et le Comté de Nice en particulier, qui ne se relèveront jamais de cette monstrueuse hémorragie.
A partir de 1920, la lente dissolution de la douleur génère le début de la glorification du sacrifice, de l'héroïsation des disparus. Encouragées par un gouvernement (loi du 25 octobre 1919) qui tenait trop à se ménager les rescapés du massacre, toutes les communes de France se mirent à élever des monuments à leurs héros. En quinze ans, le pays va se couvrir de stèles, de statues, d'oratoires, presque toujours issues d'une même inspiration, d'un même concept : l'amour sacré de la patrie pour lequel ces héros avaient donné leur vie ! Oubliée, l'horreur des tranchées : le fringant poilu, bien propre et triomphant lévera désormais bien haut son fusil devant tous les hôtels de ville de l'hexagone, ou presque...