01 juillet 2009

Nice Coup de gueule de la Fédération du Bâtiment des Alpes Maritimes

Les professionnels du bâtiment des Alpes Maritimes et des Travaux Publics souffrent et désormais ils le font savoir. À l’occasion de la présentation de son bureau à la presse le 25 juin dernier, le nouveau président de la FBTP 06, Laurent Trocmé 57 ans, a tenu des propos que l’on peut qualifier de musclés. En raison de la crise, les entreprises du bâtiment durement impactées, après avoir débauché les intérimaires - un « décrochage historique» qualifié de « dramatique » - vont devoir commencer à se séparer de leurs employés (-15%) en raison d’un volume d’activité en chute libre et les signaux qui pourraient les encourager à tenir le coup ne viennent pas, les carnets de prise de commandes sont dans une situation catastrophique, sans doute - 20% pour l’année 2009. « Nous nous préparons à une année 2010 épouvantable » et, pour qualifier sa prise de fonction à la tête d’une fédération forte de 800 entreprises adhérentes de toutes tailles et de tous corps de métiers qui représente 70 % du poids économique du secteur dans les Alpes Maritimes, ce dirigeant d’une entreprise de gros oeuvre à Nice prédit : « C'est un mandat où l'on ne s'ennuiera pas » !


Et de dénoncer un plan de relance en trompe l’oeil dans lequel on trouve surtout des travaux déjà programmés depuis 3 ans, l’inertie, pour « des raisons obscures », des services administratifs de l'État, par exemple dans la réalisation des maisons de retraite dont le département a le plus grand besoin, il s’insurge contre la campagne de désinformation qui tend à transformer les professionnels du BTP en boucs émissaires à propos de Pasteur II où, selon lui, pour emporter les marchés, sous la pression des élus et des décideurs, les maîtres d'ouvrage minimisent les prix. Au moindre problème (à Pasteur il y a 100 à 200 fois plus d’eau qui entre dans le chantier que prévu) « on nous fait porter le chapeau » et d’ailleurs « c’est bien connu 80% des hôpitaux en France sont construits à perte ». Interrogé par la presse qui se demande pourquoi dans ces conditions on trouve encore des entreprises pour soumissionner, Laurent Trocmé répond « parce que nous sommes des irréductibles optimistes ». Et de souligner que lorsque l’on parle de bonnes années, « nous venons de vivre une période faste ces trente dernières années », dans le BTP les bénéfices n’ont jamais dépassé les 5% !.
Sans remettre en cause ces chiffres, il s’agit sans doute de moyennes.
Laurent Trocmé annonce que, pour tenter de dégager un peu de visibilité, la FBTP redémarre un observatoire de la commande publique dès ce 1er juillet, avant d’aborder les problèmes générés par la fermeture de la Glacière le 17 juillet, l’absence de site de classe 2 et bientôt de classe 3 pour l’évacuation des déblais inertes, dont il dit que les entreprises ne pourront pas en assumer le coût, s’il leur faut les transporter à l’autre bout de la PACA (plus de 150€ la tonne). Le logement des actifs reste toujours et encore une préoccupation au point que cela devient un critère d’embauche et si la chute du prix des matières premières à entraîné une diminution des vols, de câbles de cuivre par exemple même sur les grues, cela reste un fléau sur les chantiers malgré la convention signée avec l’État, la Police et la Gendarmerie.

Pour le nouveau président il y a donc urgence(s) et si « nous avons toujours préféré parler du plan de relance plutôt que de la crise », il s’agit maintenant de passer dans le concret et réduire « le grand écart entre les paroles et les actes ».
Sinon la profession n’exclut pas quelques actions bien senties dont elle a le secret pour rappeler son importance dans l’activité et l’emploi de ce département.

Dans cette grisaille un accord cadre signé au niveau national entre l’Etat, la FFB, la CAPEB, la FNSCOP-BTP, la FNTP et les OPCA (organismes paritaires collecteurs agréés) qui doit permettre de soutenir les entreprises et le maintien ou l’évolution dans les spécialités de leurs salariés en les formant pour prévenir les difficultés d’emploi liées au ralentissement de l’activité économique, est plébiscité, désigné comme une mesure utile et porteuse d’avenir.

À ce propos, étant donné la lourdeur de la mise en place de cette action, sur le département des Alpes Maritimes, la FBTP06, la CAPEB et la DDTEFP06 ont décidé d’œuvrer en commun afin d’apporter aux entreprises qui en auront besoin une expertise dont les objectifs sont :
- définir les compétences professionnelles propres au développement de l’entreprise
- identifier les besoins en formation des salariés, ce qui permettra de développer et maintenir les emplois
- élaborer un plan d’action propre à chaque entreprise

Cette action permettra la mobilisation de financements complémentaires de l’Etat et des OPCA.


30 juin 2009

La LGV peut être à NICE en 2025 en passant par MARSEILLE et TOULON

../FR/images/edito/nice-news-5345.jpgC’est vraiment se contenter de peu que de se réjouir avec des tremolos dans la voix de l’annonce du choix, pour la LGV Sud-Est, du tracé dit des Métropoles, Marseille Toulon Nice, officialisé hier par Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Écologie, et Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports.

Ceux qui ne voulaient pas d’un direct Paris Nice à grande vitesse l’ont emporté, car il s’agit au sens propre d’un TGV PACA, capitale Marseille. Après vingt ans d’attente et de tergiversations Nice verra peut être un train à « petite grande vitesse » entrer dans sa gare en 2025, un quart de siècle au bas mot après Marseille. Une paille pour la cinquième ville de France, sans vouloir jouer les grosses jalouses.

Et tout reste à faire car le coût de cette ligne est exorbitant - estimé à 15 milliards d’euros contre 8 milliards d'euros pour le projet abandonné – et elle pose de multiples problèmes qui n’ont pas fini d’éclore avec la nouvelle enquête d'utilité publique obligatoire qui sera lancée lorsque Réseau Ferré de France (RFF) aura terminé sa phase d’études !

En tassant dans les bandes littorales tous les systèmes de transport, on fait fi d’un développement harmonieux du territoire provençal, et, comme pour rassurer les justes craintes des littoraux, on parle d’utiliser les emprises actuelles de la SNCF, cela va hypothéquer les chances d’évolution de Trains Express Régionaux véritablement efficaces dont le besoin se fait sentir dès maintenant tous les jours un peu plus. ( Voir en ce moment-même l’alerte au taux d’ozone)

Quant au souhait bien venu, mais exprimé un peu tard, de la CCI Nice Côte d’Azur pour une prise en compte de la dimension européenne du projet et de son développement nécessaire vers l’Italie, il est passé aux oubliettes de l’histoire pour le moment.

Une histoire explosive, à neuf mois des régionales, dont nous n’avons pas fini d’entendre parler tant l’avancée d’hier est minime, même si elle rassure un peu ceux qui pensent que nous n’aurons jamais la LGV.