10 mai 2005

NICE : Le front oublié des Alpes-Maritimes

15 août 1944 - 2 mai 1945

Au lendemain de la commémoration du 60e anniversaire de la victoire sur le nazisme, nous devons rester fidèles au souvenir de nos pères qui surent faire le choix de la résistance, des armes et de l’honneur, souvent au sacrifice de leur vie. Nous leur devons aussi de ne rien laisser dans l’ombre et de rappeler certains événements, sinon oubliés, quelque peu passés aux oubliettes de l’étude historique. Après le débarquement allié du 15 août 1944 au Dramont, dans le Var, la majeure partie du département des Alpes Maritimes fut libérée le 6 septembre, mais la haute vallée de la Roya et le massif de l'Authion restèrent occupés par les Allemands qui remirent en état les fortifications. Aujourd’hui milieu naturel protégé, au cœur du Parc National du Mercantour, l'Authion, avec sa masse imposante, évoque la paix et la sérénité. Un circuit très agréable permet d'en faire la visite lorsque venant du littoral on s’engage dans le haut pays de Nice. Pourtant il y a soixante ans, le 10 avril 1945 quelques semaines avant la capitulation allemande, débuta l'opération "Canard"au cours de laquelle après de terribles combats, le 12 avril, les Français enlevèrent l'Authion aux Allemands enfermés dans les ouvrages fortifiés de La Forca, Mille- Fourches, Plan- Caval, La Béole. Au prix fort, 274 tués et 644 mutilés ou blessés. Le mausolée, érigé à l'Escarène, accueille les corps de 86 Légionnaires étrangers non réclamés par leurs familles. Pourquoi ce fait de guerre ? Quelle fut l’importance de ce front oublié ? Pierre-Emmanuel KLINGBEIL, Docteur en histoire, s’interroge sur l’historiographie de « l’histoire militaire » dans le cadre du front oublié des Alpes-Maritimes à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Paru aux éditions Serre.