Même s'ils ne sont plus que huit aujourd'hui à exercer à Nice , le difficile métier de pêcheur, ces "survivants d'une autre époque" (ils étaient cinquante il y a à peine vingt ans) portent fièrement le flambeau des traditions niçoises. La fête de leur patron, Saint Pierre, le "pêcheur d'hommes" sur lequel Jésus-Christ assit son Église est, chaque année depuis le Moyen-Age, le prétexte d'une manifestation haute en couleurs qui se déroule dans la Baie des Anges et sur la grêve des Ponchettes, face au Vieux-Nice, là où jadis, les membres de la corporation des Pescaire tiraient leurs pointus et ravaudaient leurs filets sous les yeux curieux des premiers hivernants de la Côte d'Azur. Après une brêve disparition pendant la guerre et les années qui l'ont suivie, les derniers pêcheurs niçois ont remis au goût du jour cette manifestation séculaire, en joignant aux rites ancestraux des célébrations profanes où folklore et défense de l'identité niçoise se mêlent étroitement.
